Le paramètre num=100, c’était quoi exactement ?

En ajoutant &num=100 à la fin de l’URL d’une recherche Google, on pouvait forcer l’affichage des 100 premiers résultats sur une seule page, au lieu des 10 par défaut. Cette option représentait un vrai gain de temps pour les SEO, puisqu’elle évitait les multiples clics et rechargements nécessaires pour parcourir les pages suivantes. Elle permettait également de récupérer l’ensemble du TOP 100 en une seule requête serveur.

Bref, une fonction pas très connue du grand public, mais très utilisée par les professionnels du référencement et les outils SEO de suivi et tracking.

Pourquoi Google a-t-il dit « bye bye » au num=100 ?

Les signaux s’accumulaient depuis plusieurs mois : le paramètre devenait aléatoire, fonctionnait une fois sur deux, et parfois uniquement en navigation déconnectée. Depuis début 2025, c’est clair : Google ne supporte plus le num=100.

Les raisons derrière ce changement :

  • Limiter le scraping massif : les bots SEO qui collectent des données en masse consomment énormément de ressources chez Google.
  • Un choix technique : avec le retour de la pagination (après le test du scroll continu), chaque page de résultats charge désormais un DOM complet, lourd à traiter.
  • Un test UX déguisé en verrouillage technique : forcer la navigation classique page par page, comme pour l’utilisateur lambda.

En clair : ce qui ressemblait à un simple test est devenu une mesure ferme.

Un casse-tête technique (et financier) pour les outils SEO

Pour les outils de suivi de positions, la fin du num=100 a fait l’effet d’un tsunami. D’après Fabien Barry (CTO de Monitorank), le coût d’infrastructure a littéralement explosé :

  • x5 avec le scroll continu (obligation d’utiliser des navigateurs headless pour charger le JavaScript)
  • x7 avec le retour à la pagination classique (chaque page = un téléchargement massif, même des éléments inutiles)

Résultat : les outils de suivi ont dû mobiliser davantage de serveurs pour traiter les requêtes, avec une consommation de bande passante bien plus importante. Dans le même temps, de nombreux proxys se retrouvaient bloqués dès la troisième page de résultats, ce qui compliquait l’accès au TOP 100. Enfin, la fiabilité globale des données devenait plus difficile à garantir, forçant les acteurs du secteur à revoir leur approche.

Certains acteurs ont même dû augmenter leurs tarifs et limiter volontairement le suivi au TOP 50 pour conserver une donnée de qualité.

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Et pour les SEO, est-ce vraiment grave ?

La vraie question à se poser : a-t-on encore besoin du TOP 100 en 2025 ?

Soyons honnêtes : 90 % des clics se concentrent sur la 1ère page (et encore, surtout dans le TOP 3). Les pages 5 à 10 sont souvent des zones fantômes où très peu d’utilisateurs s’aventurent. Suivre 100 positions, c’est pratique… mais ce n’est pas forcément utile dans une logique business.

Ce changement nous pousse donc à revenir à l’essentiel :

  • Mieux suivre les performances réelles sur la première page.
  • Identifier rapidement les opportunités pour passer du bas de page 1 au haut de page 1.
  • Croiser le suivi de positions avec des KPIs business (trafic réel, conversions, CA généré).

Notre analyse Premiere.Page

À court terme, c’est vrai : la fin du num=100 complique la vie des SEO et des outils de suivi.
Mais à long terme, on y voit un signal clair : Google pousse les professionnels à se concentrer sur l’essentiel et à réduire le « data hoarding » (la collecte massive de données qui ne sont pas toujours actionnables).

Nos experts SEO vous recommandent de :

  • Recentrer vos suivis sur le TOP 50 maximum (et surtout sur le TOP 10).
  • Croiser vos données de positions avec vos analytics pour mesurer l’impact business réel.
  • Optimiser vos pages déjà proches du podium : passer de la 8e à la 3e place aura toujours plus d’impact que de suivre votre 87e position.

Et entre nous : est-ce que quelqu’un s’est déjà vanté d’être 94e sur Google ? 😉

Le paramètre num=100 appartient désormais au passé.
Google ferme la porte à une pratique qui servait surtout les SEO… et pas ses utilisateurs.

Pour nous, ce changement est une opportunité : il nous oblige à être plus exigeants sur la qualité des données, et surtout à prioriser l’impact business plutôt que le volume de positions suivies.

Alors oui, on dit au revoir à un petit confort technique. Mais on dit surtout bonjour à un SEO plus stratégique, plus proche des réalités de vos objectifs.